SUR LES TRACES DE L’ANTIQUITÉ CLASSIQUE:
L’EXPÉDITION BRUCE
L’expédition de Bruce/Balugani à la recherche des antiquités classiques
de l’Afrique du Nord peut être considérée comme l’une des
expériences qui ont donné naissance à la discipline de l’archéologie
au XVIIIe siècle. Elle s’inscrit dans un nouveau “vedutisme” du tardo-
settecento, basé sur la figure de dessinateurs voyageurs (par
exemple, Borra, Pars, Chandler, Lusieri…). Ce vedutisme visait à enregistrer visuellement des sites archéologiques, des ruines, des artefacts pour répondre aux nouveaux besoins et intérêts qui faisaient
des vues non seulement de simples souvenirs, mais aussi un “élément
de documentation et d’étude”. La vue n’est plus une peinture de paysage
dictée par l’inspiration du peintre, mais une description précise et
reconnaissable des lieux rendue avec une fidélité absolue à la perception
optique de la réalité. Balugani va encore plus loin : il réalise des
dessins en utilisant une “Camera Obscura”. En pratique, il crée des
photographies en remplaçant la plaque par le crayon. Il est un
précurseur de la photographie.
L’expédition a pris son essor au printemps 1765 à partir d’Alger, où
Bruce avait occupé pendant deux ans le poste de consul de la couronne
britannique. Mais l’itinéraire réel a commencé à Tunis en septembre
de la même année. En traversant les régions de l’ancienne Numidie
et de l’Afrique proconsulaire romaine, Bruce et Balugani se sont
consacrés pendant un an et demi à l’identification et au relevé systématique de ruines qui étaient certainement peu connues à l’époque.
Malgré les difficultés d’un territoire inconnu, l’expédition a réussi
à localiser tous les sites archéologiques les plus importants (Tipaza,
Cherchell, Carthage, Dougga, Thignica, Ammaedara, Zanfour, Tebessa,
Timgad, Lembesi, Diana Veteranorum, Medracem, Macthar,
Sufetula, El Djem, Uthina, Zaghouan) et, en utilisant deux chambres
obscures, ils ont reproduit plus de 30 monuments représentés dans
plus de 100 dessins qui sont aujourd’hui conservés dans la Collection
Royale à Windsor et en partie au Center for British Art à Yale.
LUIGI BALUGANI UN PROTAGONISTA SCONOSCIUTO
L’architetto bolognese Luigi Melchiorre Balugani (Bologna 1737, Gondar 1771) ha avuto una vita breve e un destino sfortunato. Fin da giovanissimo si appassionò di architettura e disegno ornamentale entrando in contatto con l’Accademia Clementina di Bologna, un contesto che fu fondamentale per la sua formazione di disegnatore. Dopo essersi trasferito a Roma, nel 1765 fu ingaggiato dall’esploratore scozzese James Bruce per “andare nella città di Algeri e rilevare in prospettiva le antiche fabbriche, i loro frammenti e le vedute che trovasi da quelle parti“. La spedizione nata con l’intento di documentare i monumenti delle antichità classiche del Nord Africa e poi del Medio-Oriente si spinse fino in Etiopia per cercare le sorgenti del Nilo. Un viaggio da cui Balugani non fece più ritorno. La sua prematura scomparsa fece sì che il suo nome non poté usufruire degli onori che invece spettarono all’esploratore scozzese che pensò bene di intestarsi persino la paternità dei disegni realizzati dal bolognese. Il nome di James Bruce riempie libri ed enciclopedie in tutto il mondo, il nome di Luigi Balugani non figura neppure nell’elenco degli esploratori italiani.
LUIGI BALUGANI UN PROTAGONISTE INCONNU
L’architecte bolonais Luigi Melchiorre Balugani (Bologne 1737, Gondar 1771) a eu une vie brève et un destin malheureux. Dès son plus jeune âge, il s’est passionné pour l’architecture et le dessin ornemental, entrant en contact avec l’Accademia Clementina de Bologne, un environnement qui a été fondamental pour sa formation de dessinateur. Après s’être installé à Rome, en 1765, il a été engagé par l’explorateur écossais James Bruce pour “se rendre dans la ville d’Alger et relever en perspective les anciennes structures, leurs fragments et les vues qui se trouvent dans ces environs”. L’expédition, née avec l’intention de documenter les monuments des anciennes civilisations de l’Afrique du Nord et ensuite du Moyen-Orient, s’est étendue jusqu’en Éthiopie à la recherche des sources du Nil. Un voyage duquel Balugani ne revint jamais. Sa disparition prématurée a fait en sorte que son nom ne put bénéficier des honneurs qui, en revanche, revinrent à l’explorateur écossais, qui s’appropria même la paternité des dessins réalisés par le bolonais. Le nom de James Bruce remplit des livres et des encyclopédies à travers le monde, le nom de Luigi Balugani ne figure même pas dans la liste des explorateurs italiens.